Sensibilisation sur l'autisme et le projet Aspie-Friendly

Sans prise en compte des particularités autistiques, les personnes autistes ont :

• un taux d'accès à l'enseignement supérieur qui chute par rapport au secondaire

• un taux de succès dans le supérieur inférieur aux attentes

• des difficultés importantes dans l'accès à l'emploi

• des carrières souvent plus limitées s'il n'y a pas de prise en compte de l'autisme

La situation s'améliore fortement quand :

• on connaît l'autisme et on comprend son impact

• on reconnaît que les personnes autistes ont des particularités qui ne sont ni négatives ni positives

• il n'y a pas de normalité : chacun est porteur de différences, à des niveaux très variés

• on se place dans une démarche inclusive 

Bonne nouvelle : quand on agit dans une démarche inclusive, on améliore la situation pour tous

Neuro-développement : ensemble des mécanismes qui, dès le plus jeune âge, et même avant la naissance, structurent la mise en place des réseaux du cerveau impliqués dans la motricité, la vision, l’audition, le langage ou les interactions sociales.

Liste des TND : trouble du spectre de l’autisme (TSA), trouble du développement intellectuel, troubles dys (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, dyscalculie, dysorthographie), trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

Données épidémiologiques :

• TSA : 1 % en population générale ;

• TDAH : 5% des enfants et adolescents, 2,5% des adultes ;

• Dyslexie : 5 à 17% des enfants en âge d’être scolarisés ;

• Trouble développemental de la coordination (anciennement appelé dyspraxie) : jusqu’à 6% en population générale ;

• Déficience intellectuelle : environ 1% en population générale.

Le diagnostic d'autisme est posé en suivant un protocole bien défini :

• Il est posé par un médecin

• Il résulte de plusieurs tests d'évaluation diagnostique effectués par des professionnels formés (psychologues, psychomotriciens, orthophonistes notamment)

• Il s'appuie sur des normes internationales, en particulier le DSM5

Quand une personne possède un diagnostic d'autisme, c'est donc à la suite d'une procédure sérieuse et normée scientifiquement, ce n'est pas contestable.

• Un niveau de langage parfois décalé

• Difficulté à initier et entretenir des relations sociales et des échanges

• Difficulté de compréhension :

  • des sarcasmes et de l’ironie,

  • de la métaphore...

  • de l’implicite

  • interprétation à la lettre des expressions

• Difficulté pour lire et comprendre les expressions faciales et la communication non-verbale

• Communication «sans filtre», directe

• Regard fixe ou fuyant

Zoom

Hyper ou hypo sensorialité dans les diverses modalités : ouïe, vue, toucher, goût, odorat, sens de l’équilibre, sens de la douleur, conscience de son corps dans l’espace

• Surcharges sensorielles empêchant la concentration, stress

• Difficultés de localisation dans l’espace

• Réactions inhabituelles à des éléments environnementaux

• Fatigabilité

• Intérêt intense pour un ou plusieurs sujets en général très précis

• Adhésion à des routines, difficultés face aux changements, à l’imprévu

• Intérêts spécifiques : un levier de motivation et d’investissement important

• Difficultés dans l’organisation :

  • séquençage des tâches

  • planification

• Perséverance /procrastination

• Difficultés pour :

  • contrôle de la performance, feed-back

  • inhibition des réponses inappropriées

• Difficulté de maintien de l’attention

• Difficultés dans la compréhension des situations, notamment sociales, pour :

  • mettre en relation des éléments du contexte pour créer du sens

  • se mettre à la place des autres : comprendre les intentions, les désirs, les émotions des autres

• Difficultés de compréhension des personnes :

  • comprendre les intentions

  • comprendre «automatiquement» ce que ressentent les autres

• Recherche bibliographique

• Bilan de l’existant

• Développement d’un travail novateur (théorique et/ou expérimental)

• Valorisation du travail de thèse (publications, brevets, conférences)

• Rédaction d’un mémoire de recherche

• Soutenance et présentation des résultats obtenus

A toutes ces étapes, des difficultés peuvent survenir pour une personne en situation de handicap

• Cadrer suffisamment pour éviter que la recherche parte dans tous les sens, caractéristique d’une pensée en arborescence.

• Point régulier et renforcement positif sur ce qui est fait.

• S’assurer que l'étudiant a bien compris dans les premiers jours, via un feedback sur la méthode (et pas seulement sur le contenu des ouvrages) et adapter à la situation de handicap si nécessaire.

• Détailler toutes les étapes clés dans le rédaction du bilan :

  • donner un exemple concret pour faire la synthèse d’un article

  • définir avec la personne les attendus en volume et en forme : par exemple fiche de lecture d’une page par article, pas plus d’une journée par article

• Utiliser une pédagogie à rebours pour mettre en place les automatismes de travail :

  • faire le travail complétement avec elle une fois

  • puis laisser la personne finir la rédaction et ainsi de suite jusqu’à l’autonomie complète

• S’assurer que toutes les consignes et étapes soient comprises, et les formuler par écrit pour s’assurer que les tâches seront faites dans l’ordre

• Prendre en compte la pensée en arborescence : risque de « dérive » vers des sujets annexes

• Potentielles difficultés à s'organiser : au début, proposer un découpage des tâches plus important

• Moduler le suivi en fonction des difficultés potentielles : rédaction par exemple

• Etre vigilant sur les activités en groupe

• Permettre un environnement adapté (son, lumière...)

• Choisir un lieu de réunion avec le doctorant (attention au niveau de bruit, éclairage, disposition des tables, etc.).

• Etre très explicite dans la communication :

  • préciser ce qui se passe bien

  • indiquer clairement si des choses ne se passent pas bien et proposer des pistes d'amélioration

  • ne pas attendre que l'étudiant devine vos pensées

• Les personnes autistes peuvent avoir du mal à évaluer le « bon » niveau de développement rédactionnel : ils peuvent être trop concis ou trop détailler leurs écrits.

• Avoir conscience que les publications scientifiques suivent des normes implicites : il faut les expliciter

• Planifier le travail rédactionnel : anticiper sa production, essayer d'évaluer le temps nécessaire, organiser ce temps

• Vérifier régulièrement is les consignes sont bien comprises

• Des cartes mentales (mind maps) peuvent être utiles pour organiser la pensée et parfois faciliter la définition du volume de travail à fournir pour la rédaction.

• La prise de parole en groupe peut être compliquée pour certaines personnes autistes.

• Souvent lors des réponses aux questions, un temps est nécessaire (plus long que pour d’autres doctorants) pour réfléchir à la question posée

• La prise de parole n'est pas impossible, mais elle est extrêmement énergivore

• En déplacement pour une conférence, la personne aura tendance à se séparer du groupe, pour se préserver de trop d’interactions sociales très fatigantes.

Conférence Nationale du Handicap, 26 avril 2023 : « Renforcer les exigences d’emploi de personnes handicapées dans la fonction publique »

Pour l’insertion des agents en situation de handicap dans la fonction publique,

plusieurs leviers seront mobilisés :

→ Déploiement du mentorat ;

→ Évolution du dispositif de titularisation des bénéficiaires de l’obligation d’emploi ;

→ Mise en place d’un programme d’accompagnement à destination des agents en situation de handicap ;

→ Mobilisation de la communauté interministérielle en matière de recrutement et de parcours des personnes en situation de handicap ;

→ Fixation d’un objectif de 6% d’apprentis en situation de handicap ;

→ Intégration des indicateurs du baromètre gouvernemental « Emploi & Handicap » aux sein de la labellisation « Fonction Publique + ».

Le Fonds pour l'Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique (FIPHFP) apporte des financements pour de nombreuses mesures.

Notamment :

• Indemnité de stage

• Aide à l’adaptation du poste de travail

• Aide au tutorat d’accompagnement des personnes en situation de handicap : financer le temps spécifique d’un collaborateur interne de l’employeur formé à la fonction de tuteur afin de favoriser l’accueil et l’intégration de la personne handicapée nouvellement recrutée ou l’accompagnement sur un nouveau poste dans le cadre d’un reclassement ou d’un changement d’affectation.

• Dispositif d’accompagnement pour l’emploi des personnes en situation de handicap :

  • Soutien médico- psychologique assuré par un service ou un acteur externe à l’employeur

  • Accompagnement sur le lieu de travail assuré par un service spécialisé externe à l’employeur

• Communication, information et sensibilisation des collaborateurs